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NOTES ET SONNETS.


Fleur odorante, fleur sonore,
C’est trop te refermer ; tu dois
À ceux qu’un ciel brûlant dévore
Ton frais parfum, ta fraîche voix.

Tu leur dois ton hymne hardie
Plus suave de jour en jour,
Et l’incessante mélodie
De ton âme qui n’est qu’amour !

Édouard Turquety.


RÉPONSE


Mon cœur n’a plus rien de l’amour,
Ma voix n’a rien de ce qui chante.
Ton amitié me représente
Ce qui s’est enfui sans retour.

Il est un jour aride et triste
Où meurt le rêve du bonheur ;
Voltaire y devint ricaneur,
Et moi, j’y deviens janséniste.

Ce qu’on appelle notre vol
Ne va plus même en métaphore ;
Nos regards n’aiment plus l’aurore,
Et l’on tuerait le rossignol.