Le cinquième acte s’ouvre. Genest, seul et enchaîné, chante comme Polyeucte :
Oh ! fausse Volupté du monde, Vaine promesse d’un trompeur !…
La comédienne Marcelle est introduite : elle l’attaque d’abord par les sentiments de commisération, de charité pour ses camarades. Molière se disait à lui-même, quand Boileau l’engageait à quitter les planches : «Que fera cette pauvre troupe sans moi ? » — Que fera cette troupe sans Genest ? lui dit Marcelle :
Car, séparés de toi, quelle est notre espérance ?
Puis elle suppose ingénieusement à Genest quelque dessein secret et détourné : il est peut-être découragé du théâtre par le peu de cas que font de lui les Grands après s’en être amusés :
Si César en effet était plus généreux,
Tu l’as assez suivi pour être plus heureux.
À cette plainte des comédiens contre l'ingratitude des Grands (qui, dans la bouche de Rotrou, était un peu le cri des auteurs dramatiques eux-mêmes), Genest répond que ç’a été assez d’honneur pour lui d’avoir les Césars pour témoins, et il en revient à la cause vraie, sincère, à l'éclair de Grâce qui l’a frappé et qui semblait devoir luire à tous les yeux :
Mais, hélas ! tous l’ayant, tous n’en ont pas l’usage :
De tant de conviés bien peu suivent tes pas.
Et, pour être appelés, tous ne répondent pas.
Le geôlier met fin à l’entretien et emmène Genest au tribunal. On revoit Dioclétien et Maximin, le beau-père et le gendre, dans tout l’emphatique et l’officiel impérial du goût de Claudien, et débitant des sentences sur