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V


M. Singlin forcé par M. de Saint-Cyran. — Entretien conservé. — Saint Chrysostome et Basile. — M. Singlin directeur et prédicateur. — Son vrai rang dans la Chaire. — Son gouvernement à Port-Royal. — Il est dépassé. — Il meurt. — M. de Bascle, un des solitaires.


C’est parce que M. Singlin s’effrayait de ces vérités connues, c’est parce que, sans être un grand docteur par les livres, ni même un homme d’esprit, comme on l’entend, mais par droiture et spécialité de sens médical à l’égard des âmes, il en pénétrait les malignes profondeurs et se rejetait avec trouble en Dieu seul pour les avoir trop sondées, — c’est pour cela que M. de Saint-Cyran le jugeait propre au plein exercice du Sacerdoce, tant de la direction que de la prédication. Il était si humble et avait tant de respect pour ces fonctions augustes, que, si on l’eût voulu croire, il ne les aurait jamais exercées et se serait absolument confiné dans quelque solitude : «Je sais, dit Lancelot, qu’il en a importuné M. de Saint-Cyran, et qu’il regardoit même le refus qu’on lui opposoit comme