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PORT-ROYAL.

seule tois sur Montaigne ; Port-Royal, après lui, s’en est préoccupé souvent. Il nous importe, pour notre propre compte, de vérifier d’un peu près ces sentences, d’en rechercher toute l’explication, d’envisager nous-même Montaigne face à face, autant que le face-à-face est possible avec un tel homme. Même en venant là-dessus après Pascal, on peut espérer avoir à dire, quand on écrit presque à deux siècles d’intervalle et qu’on a vu toutes les conséquences. Et puis M. de Saci ne lui a-t-il pas répondu : «Je crois assurément que cet homme avoit de l’esprit;[1] mais je ne sais si vous ne lui en prêtez pas un peu plus qu’il n’en a eu, par cet enchaînement si juste que vous faites de ses principes ?» Ce doute du sage est à examiner. Et l’écrivain d’ailleurs nous promet, à titre d’étude, plus d’un rapprochement heureux, nécessaire, plus d’une lumière de style qui rejaillira sur Pascal d’abord, et qui dans le passé déjà parcouru, s’en reviendra jouer sur Balzac et saint François de Sales.

  1. Oh la naïveté agréable !