XIX
Nous n’avons plus qu’à parler du grand ouvrage posthume de Pascal, les Pensées. Lorsque la persécution qui sévissait contre Port-Royal se fut apaisée, et dès que les amis prisonniers ou fugitifs se purent rassembler de nouveau, vers octobre 1668, on songea aussitôt à mettre en ordre ces précieux fragments, et à en tirer quelque chose qu’on pût offrir au public. C’était inaugurer dignement l’ère de la Paix de l’Église, que de l’ouvrir sous les auspices d’un nom resté si glorieux dans l’ère militante. Le duc de Roannès, le fidèle ami, fut celui qui s’entremit le plus dans cette publication par les soins et par le zèle. La révision et l’ordonnance des matières furent remises à un petit Comité composé de MM. Arnauld, Nicole, de Tréville, Du Bois, de La Chaise. De son côté, la famille y portait un soin religieux, scrupuleux et même jaloux. Son représentant à Paris auprès de ces Messieurs était le jeune Étienne