étant du nombre de celles que M. de La Chambre avoue ne se pouvoir bien résoudre que par les plus hautes méditations de la philosophie, il eût été à désirer qu’ils s’y fussent plutôt appliqués qu’à la dernière, qu’ils pouvoient avec plus de raison remettre à la Grammaire françoise que les premières, puisqu’on n’a pas accoutumé de traiter dans les Grammaires particulières ce qui est commun à toutes les langues. Peut-être que ces Messieurs ont cru que les demandes qu’on leur faisoit sur la nature du verbe, du relatif, de l’infinitif, etc., n’avoient point de difficultés considérables, et que tant d’habiles gens, comme entre autres Scaliger le père, ayant fait des livres entiers pour expliquer ces choses selon les principes de la philosophie, et d’une manière plus relevée que le commun des grammairiens, il n’y avoit point d’apparence qu’elles eussent besoin d’une nouvelle explication. Mais vous saurez, Madame, que c’est particulièrement ce que je désirois savoir, s’ils étoient dans ce sentiment ? car je vous avoue que j’en suis fort éloigné, et que tout ce que disent les livres sur ces quatre questions ne me satisfait en aucune sorte ; et comme il m’est venu quelques pensées sur ce sujet, j’en aurois fait plus d’estime si elles s’étoient trouvées conformes à celles de ces Messieurs. Après tout, Madame, ce seroit bien mal reconnoitre l’obligation que nous leur avons de l’instruction qu’ils nous ont donnée, que de nous arrêter à faire des plaintes de ce qu’ils n’ont pas jugé nous en devoir donner d’autres. La manière dont ils ont résolu la question qui regardoit particulièrement la Langue françoise témoigne une si exacte recherche de toutes les façons de parler de notre Langue, qu’il n’y a rien de parfait et d’achevé qu’on ne doive attendre de cette Compagnie, si elle donne au public, comme on nous le fait espérer, ses méditations et ses remarques. Vous voulez bien néanmoins, Madame, que je vous propose quelques petits doutes… »
Ce qui suit dans la lettre porte uniquement sur les points exposés aux chapitres VII et X de la seconde partie de la Grammaire générale. — Lancelot de son côté, en rendant justice à Vaugelas, se plaignait que ce grammairien eût trouvé si souvent nos façons de parler d’autant plus belles quelles sont, dit-il, contraires à la