Dans les cinq Lettres dont il s’agit ( les trois premières et les XVIIe et XVIIIe), l’abbé Dumas choisit une douzaine de faits principaux qu’il conteste ; nous en toucherons quelques-uns avec lui.
1° Pascal dit (Ire Lettre) que pendant les assemblées de Sorbonne, comme plusieurs des membres demandaient avec instance que, s’il y avait quelque docteur qui eût vu les cinq Propositions dans le livre de Jansénius, il voulût bien les montrer, on le leur avait toujours refusé ; et c’est là l’opinion ou plutôt la plaisanterie accréditée : mais ce prétendu refus, répondent les adversaires, est si peu réel que, durant tout ce commencement, les Jansénistes étaient occupés à réfuter les écrits où l’on produisait les textes mêmes de Jansénius, afin de montrer que les cinq Propositions sont bien chez lui ou en propres termes, ou en termes équivalents. Et en effet, sans parler du reste, on trouve au tome XIX des Œuvres d’Arnauld, sous le titre de Réponse au Père Annat touchant les cinq Propositions, un Écrit composé dès 1654, et tout rempli d’une discussion des textes de Jansénius allégués par ce Père. De plus, l’abbé de Bourzeis, janséniste au début et des plus fervents, quatre ans avant la condamnation des Propositions et au moment de la dénonciation qu’en avait faite le docteur Cornet (1649), avait examiné dans ce qu’on a appelé l’Écrit in nomine Domini (à cause de l’épigraphe) le vrai sens des Propositions, non sans indiquer sur chacune les endroits précis du livre de Jansénius qui s’y rapportent. Mais Pascal, lorsqu’il improvisa sa première Lettre, n’avait pas lu tout cela, et ses amis théologiens, qui lurent sa Lettre avant la publication, se gardèrent sans doute de l’en informer.
2" Pascal (XVIIIe Lettre) dit : « Je sais le respect que les Chrétiens doivent au Saint-Siège,… mais ne vous imaginez pas que ce fût en manquer que de représenter