m’en dissuade. Je n’ai que trop éprouvé qu’on en croit peu les malheureux. Tout ce que je puis dire, c’est que ses vues ne se bornent pas à ma perte ; il ne se flatte pas, sans doute, de conserver en même temps mes Etats & votre amitié. On voit assez ce qui des deux lui paroît préférable. Il a d’abord assassiné mon frere ; ensuite il m’a chassé du Trône de mes peres. Que ces injustices ne regardassent que nous, j’y consens ; maintenant le Royaume dont il s’empare, c’est le vôtre ; le Prince qu’il tient assiégé, c’est celui que vous avez établi pour gouverner les Numides. Vous voyez, par l’extrêmité où je suis réduit, le cas qu’il fait de vos Ambassadeurs. Reste-t-il d’autre voie que celle de vos armes pour le faire rentrer dans son devoir ? Quant à ce qui me regarde, j’aimerois mieux