Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/143

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ronne de toutes parts ; l’armée de Catilina aſſiege nos portes ; d’autres ennemis ſont dans l’enceinte de nos murs, dans le ſein même de la ville. On ne peut ni délibérer ni prendre des meſures en ſecret. Il n’y a pas de temps à perdre. Voici donc mon avis : Puiſque des Citoyens ſcélérats, par leurs projets pernicieux, mettent la République dans le plus grand danger ; & que, convaincus par les dépoſitions de Vulturtius & des Allobroges, ils ont avoué qu’ils s’étoient diſpoſés à employer le maſſacre, l’incendie & les plus horribles cruautés contre les Citoyens & la Patrie, je penſe qu’on doit, ſuivant l’uſage de nos Ancêtres, leur faire ſubir le dernier ſupplice, comme étant manifeſtement coupables de crimes capitaux. »

LIII. Ce diſcours de Caton emporta le ſuf‍frage des Conſulaires & de la plupart des Sénateurs. On donnoit les plus grandes éloges à ſa fermeté ; on s’accuſoit mutuellement de timidité. Caton ſeul paroiſſoit grand & illuſtre, & le Décret fut formé ſur ſon avis. Je me