Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/17

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tion ; car je crois que c’ef‍t peu de rendre les penſées de l’Original, ſi l’on n’a pas ſoin de faire qu’elles ſoient comme animées de ſon eſprit, & marquées à ſon vrai coin.

Salluf‍te, Tite-Live, Quinte-Curce, peindront quelquefois des attitudes aſſez ſemblables pour le fond ; mais chacun d’eux les préſente d’une maniere qui lui ef‍t propre ; ils ont leur génie particulier ; un Traducteur n’en doit point avoir d’autre que celui de ſon Auteur. C’ef‍t un peintre qui copie d’après d’excellents Maîtres ; il doit ſouhaiter qu’on ne dif‍tingue point ſon pinceau du leur. Pour imiter le Brun, on n’ira point emprunter la force du coloris du Titien. Que Salluf‍te, en François, ne s’exprime donc pas non plus avec l’harmo-