Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/170

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ce par elle-même ; mais elle rappelloit le ſouvenir de leurs belles actions. Elle allumoit, par-là, dans ces cœurs généreux, une ſoif pour la gloire, qui ne faiſoit que s’accroître, juſqu’à ce qu’ils les euſſent égalés. Quelle dif‍férence dans les mœurs d’aujourd’hui ! Ef‍t-ce en travail & en probité ; n’ef‍t-ce pas en richeſſes & en profuſions, que chaque Noble le diſpute à ſes Ancêtres ? Les hommes nouveaux même, qui ne s’élevoient autrefois au deſſus de la Nobleſſe que par leurs vertus, ne parviennent aux honneurs que par de viles intrigues & des brigandages. La Préture, le Conſulat & les autres Charges ont-elles de la grandeur & de l’éclat par elles-mêmes ? & n’en juge-t-on pas ſur le mérite de ceux qui les poſſedent ? Le dépit que me cauſe la dépravation de nos