plus étroite qu’entre des freres ? Et quel fonds fera ſur des étrangers, celui qui eft en guerre avec ſes proches ? Je vous laiſſe un Royaume ſolidement aff ermi, ſi vous êtes gens de bien ; mais facile à renverſer, ſi vous ceſſez de l’être. Il n’y a rien de foible que l’union ne fortifi e, ni de fort que la diviſion ne détruiſe. Le ſoin de prévenir ce malheur vous regarde, vous ſur-tout, Jugurtha, qui avez plus d’âge & de lumieres. Souvenez-vous que dans tout diff érent, le plus puiſſant, eût-il été attaqué le premier, paſſe toujours pour avoir été l’agreſſeur, parce qu’il lui a été plus facile de l’être. Pour vous, Adherbal & Hiempſal, honorez & reſpectez ce grand homme ; imitez ſa vertu, & ne donnez pas lieu de juger que l’adoption m’a rendu plus heureux pere que la Nature ».
XI. Jugurtha ſentoit bien le peu de ſincérité