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de la majeft é de votre Empire, m’a dépouillé de mon Royaume & de tout, moi le petit-fi ls de Maſiniſſa, l’ami & l’allié du Peuple Romain, de pere en fi ls. Puiſque j’étois deft iné à cette infortune, que ne puis-je implorer votre ſecours, plutôt en conſidération de mes ſervices, que de ceux de mes Ancêtres ! J’aurois encore plus ſouhaité que le Peuple Romain fût obligé envers moi à une reconnoiſſance dont je puſſe me paſſer ; ou, ſi ſon appui m’étoit néceſſaire, qu’au moins il me fût dû. Mais, comme l’innocence ne ſe ſuff it pas à elle-même, & qu’il n’a pas été en mou pouvoir de rendre Jugurtha autre qu’il n’eft[1], j’ai recours à
- ↑ Neque mihi in manu fuit Jugurtha qualis foret ; c’eft -à-dire mot-à-mot, je n’ai point eu Jugurtha en main pour le faire tel ou tel ; pour lui donner telle forme, tel pli que j’aurois voulu ; peut-être ſeroit-on tenté de traduire, il ne m’a pas été poſſible de prévoir quel ſeroit Jugurtha. Mais, quand Adherbal l’auroit prévu, il n’auroit pas dépendu de lui d’y remédier ; il avoit même dû le prévoir, au moins depuis l’aſſaſſinat de ſon frere ; d’ailleurs rendroit-on bien alors la ſignifi cation de in manu fuit.