Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/192

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priſés dans les outrages qu’on m’a faits. Hélas ! mon pere, voilà donc l’ef‍fet qu’ont produit vos bontés ! Celui que vouz n’aviez pas dif‍tingué de vos propres enfants, que vous aviez fait monter ſur le Trône avec eux, ef‍t devenu le def‍tructeur de votre Maiſon. Ne jouirons-nous jamais d’aucun repos ? Le fer, le ſang, la fuite & la déſolation, voilà donc notre partage ? Tant qu’a duré la puiſſance des Carthaginois, nous reſſentions, comme il étoit naturel, toutes les horreurs de la guerre. L’ennemi étoit à nos portes ; vous, nos ſeuls amis, vous étiez loin de nous. Toute notre reſſource étoit dans nos armes. Délivrés enf‍in de ce f‍léau, nous commencions à goûter les douceurs de la paix[1].

  1. C’ef‍t la ſignif‍ication d’agitabamus. Si on le traduiſoit par nous goûtions les douceurs de la paix, on tomberoit en contradiction avec ce qui précede, ſemperne in ſanguine, &c.