Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/239

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phants ; d’autres lui vendoient les transfuges ; pluſieurs pilloient des Pays avec leſquels nous n’étions point en guerre. Tant l’avarice, ſe répandant comme un mal contagieux, avoit de force pour corrompre tous les cœurs ! Le Plébiſcite obtenu par Memmius, ayant jeté la conſ‍ternation parmi la Nobleſſe, Caſſius partit pour aller trouver Jugurtha. Ce Prince intimidé ſentoit l’extrêmité fâcheuſe où ſes crimes le réduiſoient. Caſſius lui repréſenta que puiſqu’il s’étoit rendu à diſcrétion, il valoit mieux s’en remettre à la compaſſion du Peuple Romain, que d’éprouver ſa puiſſance. Il lui promit toute ſûreté en ſon propre & privé nom ; aſſurance dont Jugurtha ne faiſoit pas moins de cas que de la garantie publique. Telle étoit l’opinion qu’on avoit alors de ſa probité.

XXXIII. Jugurtha le