diſt ingués dans les combats, étoitent indignés de ce qu’Aulus, ayant les armes en main, avoit mieux aimé ſe ſauver aux dépens de ſon honneur, que par ſon courage. Albinus appréhendoit qu’on ne le rendît reſponſable de la mauvaiſe conduite de ſon frere[1]. Il mit lui-même en délibération dans le Sénat, ſi l’on obſerveroit le Traité. En attendant ſa déciſion, il leva des recrues, fi t fournir des troupes auxiliaires par les Alliés & les Latins, & donna ordre à tout avec beaucoup d’activité. Le Sénat déclara, comme il étoit juſt e, qu’un Traité fait ſans ſon ordre & ſans celui du Peuple, étoit nul. Le Conſul partit quelques jours après pour l’Afrique ; mais les Tribuns l’empêcherent de mener avec lui les nouvelles levées. L’armée, qui, ſuivant le Traité,
- ↑ Ex delicto fratris invidiam, ne deindè periculum timens. J’ai traduit comme s’il y avoit ſibi timens. Plus bas on trouve cupiens mederi fraternæ invidiæ—ſouhaitant d’eff acer la tache dont ſon frere l’avoit couvert ; le latin peut ſignifi er auſſi, dont ſon frere s’étoit couvert.