Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/293

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même temps avec beaucoup de vigueur autour de Zama. Il n’y avoit point de Lieutenant-Général ni de Tribun qui ne fît les derniers ef‍forts dans le poſ‍te où il commandoit. Chacun comptoit encore plus ſur celle des autres. Les Aſſiégés, de leur côté, combattoient avec activité, & pourvoyoient à tout. On ſongeoit bien plus à porter des coups qu’à s’en garantir. Les clameurs mêlées d’exhortations, de cris de joie, de gémiſſements, & le fracas des armes retentiſſoient juſqu’au Ciel ; les traits ſif‍f‍loient de tous côtés. Cependant les Aſſiégés, auſſi-tôt que les Romains leur laiſſoient un moment de relâche, ſe mettoient à conſidérer le combat de la Cavalerie. On remarquoit leur joie ou leur inquiétude, ſuivant les dif‍férents ſuccès de Jugurtha. Comme ſi ſes troupes avoient pu les voir ou les entendre,