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Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/327

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Après s’être mutuellement af‍foiblis par beaucoup de combats ſur mer & ſur terre, ils appréhenderent que le vainqueur & le vaincu, épuiſés l’un & l’autre, ne devinſſent la proie d’un nouvel ennemi. On convint de reconnoître pour limites des deux États, l’endroit où ſe rencontreroient ceux qu’on feroit partir de chaque côté à un jour marqué. Ceux que Carthage envoya, étoient deux freres, nommés Philenes. Ils f‍irent beaucoup plus de chemin que les Cyrénéens. Il y eut peut-être plus de malheur que de négligence de la part de ces derniers. Lorſque le vent ſouf‍f‍le ſur cette plaine entiérement nue & aride, il en éleve des nuages de pouſſiere, qui, donnant dans le viſage & dans les yeux, empêchent d’avancer ; le vent contraire n’y arrête pas moins qu’en pleine mer. Quoi qu’il en ſoit, les Cyrénéens, appréhendant qu’on ne les punît de la perte que leur