Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/363

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garniſon, beaucoup d’armes, de bled & une ſource d’eau vive. La diſpoſition du terrain ne permettoit guere d’élever des terraſſes, des tours ni des batteries ; le chemin qui menoit au Château, étoit fort étroit, & bordé de précipices. A peine avoit-on avancé les mantelets avec un péril inf‍ini, que les Aſſiégés les briſoient, ou les réduiſoient en cendres ; les Soldats ne pouvoient ni ſe tenir pour défendre les travailleurs, à cauſe du déſavantage du terrain, ni travailler ſans danger ſous les mantelets. Les plus braves étoient tués ou bleſſés, & l’épouvante des autres redoubloit de plus en plus.

XCI. Marius, au déſeſpoir, balançoit en lui-même, s’il renonceroit à ſon projet, ou s’il en attendroit le ſuccès de la Fortune qui l’avoit ſi bien ſervi en pluſieurs rencontres. Tandis qu’il paſſoit les jours & les nuits dans ces cruelles agitations, un Ligurien, ſimple Soldat, dans une des Cohortes auxiliaires, étant ſorti