Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/43

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les armes à la main, leur liberté, leurs parents[1] & leur patrie. A l’abri des périls dont les avoit ſauvés leur valeur, ils portoient du ſecours à leurs Alliés. Ils s’acquéroient des amis, moins en recevant qu’en rendant des ſervices. Ils donnerent uns forme réglée à leur gouvernement, ſous le titre de Monarchie. On choiſit pour les délibérations publiques, des perſonnes dont le corps étoit af‍foibli par les années, mais dont l’eſprit étoit fortif‍ié par l’expérience. Leur âge, ou les ſoins dont ils furent chargés, leur f‍irent donner le nom de Peres. Dans la ſuite, la Royauté établie pour la conſervation de la liberté[2], & pour l’agrandiſſement de l’État, ayant dégénéré en une orgueilleuſe

  1. Parents. Je ſerois fort porté à croire que parentes ſignif‍ie ici leurs ſujets, (du mot parere, obéir) comme dans l’Hif‍toire de Jugurtha, nam parentes abundè habemus ; mais ce qui m’empêche d’adopter ce ſens, ef‍t que dans ces commencements les vaincus devenoient les Concitoyens, & nom les ſujets des Romains.
  2. On lit dans le latin conſervandæ libertatis. . . in ſuperbiam convertit. Le mot cauſâ ef‍t ſous entendu, & convertit ef‍t au neutre pour converſum ef‍t.