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Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/45

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de travaux fatiguants, plus de marches pénibles, plus de ſommet inacceſſible, plus d’ennemi redoutable. Leur mâle éducation avoit tout ſurmonté d’avance : il ne leur ref‍toit à combattre qu’entr’eux pour la gloire ; auſſi étoit-ce à qui frapperoit l’ennemi, eſcaladeroit un mur, ſaiſiroit le moment d’avoir des ſpectateurs de ſon courage. Tels étoient pour eux les ſolides biens, la vraie réputation, la plus illuf‍tre nobleſſe. Avides de louanges[1], ils ne vouloient point de bornes à leur gloire ; déſintéreſſés & généreux, ils en mettoient à leurs richeſſes. Je pourrois, ſi cela ne m’écartoit pas de mon ſujet, rappeller les lieux où le Peuple Romain, avec une poignée d’hommes, a défait des armées trèſnombreuſes, & nommer les villes qu’il a em-

  1. Voici la note des Journalif‍tes de Trévoux, pag. 976, dont on fera l’uſage qu’on à propos. « Le texte françois réunit les idées de même eſpece ; le latin les ſépare. Ne ſeroit-il pas mieux de ſuivre cette derniere méthode, & de dire ? Avides de louanges, ils répandoient l’argent avec profuſion. Sans bornes dans leurs deſirs, quand il étoit quef‍tion de la gloire, ils aimoient à ſe contenter de richeſſes médiocres ».