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Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/93

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je vois élever aux honneurs, des hommes qui en ſont indignes, tandis que des ſoupçons mal fondés aigriſſoient les eſprits contre moi. C’eſt ſur ce motif, qu’af‍in de ſoutenir le crédit qui me reſte, j’ai embraſſé un parti aſſez convenable à l’état où je me trouve. Je me diſpoſois à vous en écrire davantage ; mais on m’annonce qu’on veut attenter à ma perſonne. Je vous recommande Oreſtilla, & la conf‍ie à votre probité ; prenez ſa défenſe ; je vous en conjure au nom de vos enfants. Adieu[1]. »

XXXVI. Catilina demeura quelques jours chez C. Flaminius, dans le territoire de Riete, pour faire diſtribuer des armes aux habitants du voiſinage, qu’on avoit déja ga-

  1. Le mot aveto veut cire ſoyez heureux. Le terme adieu eſt une expreſſion purement françoiſe, qui, originairement, ſignif‍ioit qu’on recommandoit à Dieu celui à qui on l’adreſſoit (à Dieu). Ce mot, s’il avoit conſervé ſa premiere ſignif‍ication, ſeroit aſſez mal placé dans la bouche d’un homme tel que Catilina. Mais par un uſage, peut-être à la honte de nos mœurs, aveto auſſi bien qu’adieu, n’exprime qu’une politeſſe vague, par laquelle on termine ce qu’on avoit à dire.