Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/97

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chis juſqu’à vivre avec autant de luxe & d’opulence que des Rois, ſe f‍lattoient, chacun en particulier, du même ſort, s’ils venoient à prendre les armes. De plus, les jeunes gens, qui, pour avoir part aux largeſſes publiques & particulieres, avoient quitté leurs campagnes, où ils ne ſe ſuſtentoient, dans leur indigence, qu’à la ſueur de leur front, préférant l’oiſiveté de Rome à des travaux pénibles & infructueux, ne vivoient, comme tous les autres, que des malheurs publics. Eſt-il ſurprenant que des hommes pauvres & de mœurs corrompues, ſe repaiſſant des plus grandes eſpérances, aient voulu perdre la République, au riſque de ſe predre eux-mêmes ? Les enfants des proſcrits privés par Sylla de leurs biens, & d’une partie des droits de leur liberté[1], attendoient l’événement de cette guerre dans

  1. Sylla les avoit exclus de toutes les Charges.