Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/115

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qui, par vénalité, par égoïsme, par pusillanimité, par ignorance, étaient tout prêts à livrer aux premiers et la patrie et leurs droits personnels.

La candidature subit sa part de cette altération générale. Déjà, et en proportion de la corruption des mœurs, s’était introduit l’usage de manœuvres peu délicates, dont on rencontrera plus d’une indication dans l’Essai de Quintus. Mais, à cette époque, la candidature même, la sujétion qu’elle imposait, l’esprit qui devait la diriger, pesaient à l’ambition d’hommes turbulents, à qui s’offraient d’autres moyens de succès. La corruption, puis la violence, les dispensèrent du soin de mériter et de gagner des suffrages. Telle était pourtant l’énergie de cet esprit public, près d’expirer, que des moyens honnêtes, luttant contre l’intrigue et les largesses, suffisaient encore pour l’élévation de l’homme habile et vertueux. L’élection de Cicéron en fut une preuve brillante : malheureusement ce fut presque la dernière.

Les idées que nous indiquons ici comporteraient un développement beaucoup plus étendu ; mais nous croyons en avoir dit assez pour ceux qui veulent réfléchir avant de juger.

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