Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rome, plaider à crédit égal contre un Grec (10) ; nous l’avons vu expulsé du sénat. Noté si avantageusement par les censeurs, il demanda la préture en même temps que vous (11) : Sabidius et Panthera l’assistaient ; il n’avait pu trouver d’autres amis pour surveiller les scrutins (12). Préteur, il entretint publiquement chez lui une maîtresse achetée dans la prison des esclaves. Candidat consulaire, il a mieux aimé piller toutes les hôtelleries, en voyageant sous le prétexte honteux d’une légation libre (13), que d’être à Rome et de solliciter les suffrages du peuple. De quel éclat, grands dieux ! brille votre autre rival ! aussi noble que le premier, a-t-il plus de vertu ? Non ; mais plus d’audace. Antoine craint jusqu’à son ombre : Catilina ne craint pas même les lois. Né d’un père ruiné, élevé par une sœur adultère, c’est dans le carnage des citoyens qu’il a fait l’essai de ses forces, et son premier pas dans les affaires publiques a été le massacre des chevaliers romains. Créé par Sylla seul chef de ces Gaulois dont nous garderons longtemps le souvenir, et qui égorgèrent alors les Titinius, les Nannius, les Tanusius ; ce fut au milieu d’eux qu’il assassina, de ses propres mains, le mari de sa sœur, Q. Cæcilius, chevalier romain, homme irréprochable, étranger à tous les partis, dévoué en tout temps au repos par son caractère, et alors surtout par sa vieillesse.

III. Dirai-je que cet homme qui vous dispute le consulat est le même qui, aux yeux du peuple, pro-