Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/127

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tant une sédition. Combien vous êtes plus heureux que ne l’était naguère C. Célius ! Homme nouveau, il avait deux compétiteurs, dont la noblesse insigne faisait le moindre éclat ; hommes d’un très-grand talent, de mœurs irréprochables, distingués pour leurs services, habiles et attentifs à tout dans leur candidature. Célius, cependant, l’a emporté sur l’un d’eux à qui il était bien inférieur par la naissance, et qu’il ne surpassait presque par aucun autre avantage. Si donc vous ne négligez aucun des moyens que vous donnent et la nature, et les études auxquelles vous avez consacré votre vie ; si vous faites ce que prescrit, ce que veut la conjoncture, ce que vous pouvez, ce que vous devez, vous lutterez avec avantage contre des compétiteurs moins illustres par leur brillante naissance, que fameux par leurs vices. Se trouvera-t-il en effet un citoyen assez pervers pour vouloir, par un seul vote, tourner à la fois deux poignards contre la république ?

IV. Après avoir exposé les avantages que vous possédez et ceux que vous pouvez acquérir pour rehausser la nouveauté de votre nom, je passe à l’importance de votre demande. Vous demandez le consulat : tous vous en jugent digne, beaucoup vous l’envient. Né dans l’ordre équestre, le poste auquel vous aspirez est le plus éminent de la république, et tel encore qu’il élève plus que toute autre personne l’homme à la fois irréprochable, éloquent et courageux. Ne pensez point que la considération que vous promet le consulat échappe à ceux qui ont