Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/14

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Salluste adressa à son protecteur deux Épîtres sur l’ordre à établir dans la république. Elles durent plaire à César : elles étaient propres à répandre, sur les actes de sa politique, un vernis de justice et de patriotisme.

La date de ces lettres n’est point une chose indifférente à l’intelligence du texte, ni même à l’intelligence de l’histoire. La seconde a suivi la victoire de Pharsale ; je conjecture qu’elle date de l’époque où les débauches, les rapines, les concussions, les violences que se permettait publiquement Antoine en l’absence de César, lui attirèrent, de la part du dictateur, une disgrâce de quelque durée : tant les traits sous lesquels Salluste peint les hommes qui voulaient exploiter, au gré de leurs passions, la victoire de Pharsale, rappellent tout ce que racontent des forfaits d’Antoine, Cicéron et Plutarque.

Bureau de la Malle (Œuvres de Salluste, tome II, p. 413), et M. Durozoir (Œuvres de Salluste, traduction nouvelle, tome II, page 165), pensent que la première épître fut écrite un an environ avant que n’éclatât