Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/15

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la rupture de Pompée et de César, et lorsque celui-ci se bornait encore à demander un second consulat. Je ne puis partager leur opinion. Salluste parle avec la conviction qu’il suffira à César de vouloir, pour apporter, dans la constitution de l’Etat, les changements qu’il jugera convenables. Les choses n’en étaient pas arrivées à ce point, lorsque César combattait encore dans les Gaules, malgré la popularité que lui assuraient ses victoires sur les plus redoutables ennemis de Rome : Pompée et l’aristocratie sénatoriale conservaient encore trop de puissance. C’eût été d’ailleurs seconder mal la candidature de César que de le représenter comme prêt à opérer, dans l’exercice du consulat qu’il sollicitait, des réformes que ses antagonistes pouvaient, sans invraisemblance, assimiler à un dangereux bouleversement.

Suivant moi, la première épître fut publiée lorsque César eut pris la détermination de marcher sur Rome, pour rassurer les esprits des citoyens, justement alarmés de l’approche d’un chef qui, en pleine paix, et sans aucune provocation, arborait le drapeau de la guerre civile.