Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/187

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si peu honorable, le peuple romain, selon vous, ne peut l’accepter pour guide dans les affaires les plus glorieuses ? à moins que vous ne prétendiez qu’accusé de vol par L. Calénus, vous n’avez trouvé en moi qu’un défenseur impuissant (7).

Lorsque, aux yeux du peuple, Catilina trancha la tête de l’homme le plus populaire, n’a-t-il pas montré quel cas il fait du peuple (8) ?

Je ne puis m’expliquer quelle démence l’induit a me témoigner du mépris. Croit-il que je le supporte patiemment ? L’exemple d’un de ses amis les plus intimes (9) ne l’a-t-il pas instruit que les injustices, même faites à d’autres, trouvent en moi un vengeur ?

L’un, dont tous les troupeaux sont vendus et les domaines près d’être adjugés judiciairement, retient une troupe nombreuse de pâtres, avec lesquels il pourra, dit-il, dès qu’il le voudra, renouveler la guerre des esclaves (10).

L’autre induit le premier individu sur qui il ait ce pouvoir, à promettre tout à coup au peuple un spectacle de gladiateurs que rien ne l’obligeait de donner : candidat consulaire, il examine lui-même, et choisit, et achète les gladiateurs ; et cela, à la face du peuple romain (11).

Si vous ne voulez, consuls, augmenter encore le prix d’achat des suffrages, écartez donc, comme le sénat a commencé de le faire, l’opposition de Q. Mutius à la nouvelle loi (12). Quant à moi, je me con-