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Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/95

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suffrages d’hommes nouveaux, indignes d’une telle faveur.

Partageant leur ressentiment, et fort de leur concours, le consul Octavius, pour prévenir de nouvelles séditions, se met à la tête des troupes que lui avait laissées Sylla, et, par la force des armes, contraint son collègue à s’exiler. Ces mouvements coûtèrent la vie à un très-grand nombre de Romains de l’un et, de l’autre parti.

Cinna, fugitif, est conduit par le sort en Afrique, où Marius errait impuissant. Ces deux hommes concertent leurs projets ; ils soulèvent les gens sans aveu, brisent les fers des esclaves, se forment ainsi une armée jeune et formidable. Ils marchent sur Rome ; ils vainquent et massacrent Octavius, partisan de Sylla. La ville aussitôt est en proie à tous les genres de cruauté. Au gré de deux fugitifs, périssent les plus illustres citoyens. Telle était la barbarie de Cinna, qu’il n’épargnait pas même ceux qui avaient contribué à sa victoire. Tandis qu’il sévissait contre tous avec une égale férocité, Cinna périt, massacré par ses soldats à l’instant où il les haranguait. Craignant de ne pouvoir supporter seul le fardeau du pouvoir. Marius subroge Carbon à Cinna, pour être son collègue dans son septième consulat[1].

  1. Ici et dans ce qui suit, Exsuperantius s’éloigne beaucoup de l’histoire. Marius, consul pour la septième fois, mourut de maladie, peu après son retour à Rome ; et Valerius Flaccus lui fut subrogé. Cinna périt, ayant Carbon pour collègue dans son quatrième consulat. Carbon, pour la troisième fois, et Marius le fils étaient consuls lors du combat où Sylla fut vainqueur. Le jeune Marius ne tomba point sur le champ de bataille : étant assiégé dans Préneste, et sur le point d’être fait prisonnier par Lucretius Ofella, lieutenant de Sylla, il se donna la mort.