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Dans un combat engagé sur la côte d’Étrurie, Lépidus eut d’abord l’avantage, fort de la multitude qu’attirait dans son parti le ressentiment des injustices de Sylla. Mais Pompée, qui revenait en ce moment des Gaules, ne permit pas que l’audace de Lépidus triompbât aux dépens de l’intérêt de tous. Il fond sur ses troupes en désordre ; et tandis que l’effroi et la précipitation embarrassent leur fuite, il les taille en pièces, en sorte que Lépidus, ayant perdu le plus grand nombre de ses soldats, est contraint de fuir en Sardaigne[1]. Là, il espérait, en interceptant les navires chargés de blé, fatiguer par la disette le peuple romain, et renouveler ses forces en armes, en troupes et en munitions de toute espèce. La fortune varia dans plusieurs combats importants qu’il livra au propréteur de Sardaigne. Celui-ci défendit si habilement sa province, que, contrarié dans tous ses desseins, trouvant partout des obstacles, repoussé devant les citadelles et les camps fortifiés qu’il attaquait, Lépidus ne put atteindre son but. Et tandis qu’il se préparait à de nouveaux efforts, accablé d’une maladie grave, il cessa de vivre.

Perpenna, son complice et son lieutenant, redoutant les peines dues à un crime si grand, fuit de Sardaigne en Espagne, auprès de Sertorius, qui, à la tête d’une armée romaine, agitait encore l’empire. Sertorius avait été du parti de Marins. Sous le consulat de Scipion et de Norbanus, lorsque Sylla arri-

  1. Ce propréteur était Valerius Flaccus.