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Page:Samain - Œuvres, t3, 1921.djvu/101

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CONTES


D’ailleurs, une force secrète le poussait à parler, et il ne put s’empêcher de confier son trouble au sage Glaucos.

― Ô mon fils, lui dit le vieillard, j’ai connu, moi aussi, la fièvre qui t’agite, et les femmes de Sidon ont reçu de moi de riches présents. Rien n’échappe sur la terre au pouvoir d’Éros, et ses traits les plus cruels sont ceux qu’il plante dans les cœurs magnanimes. Certes, je te vois sur une route pleine de dangers. Ah ! que ne te complais-tu parmi les nymphes ! Jadis tu me parlais de Mylitta, maintenant, jamais plus son nom ne revient dans tes discours.

Et comme Hyalis ne répondait point, les yeux fixés au sol :

― Ah ! je le vois, fit Glaucos en secouant la tête, tu les méprises à présent. Ingrat enfant, quelle mortelle te donnera plus de joie et se montrera aussi complaisante à tes désirs ? Mais il faut que ta destinée s’accomplisse ; tu as vu la fille de Xylaos, et c’est