Page:San-Tseu-King - Traduction Stanislas Julien, Georg, Geneve, 1873.djvu/85

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(ou-taï), c’est-à-dire, les cinq dynasties. L’historien officiel a réuni en un seul corps d’ouvrage l’histoire de ces cinq dynasties.

La première de ces maisons s’appelle Liang. Thaï-tsou, nommé Tchou-wen, avait été dans l’origine un chef de brigands[1] (un chef de révoltés). Il se soumit aux Thang et fut nommé Tsie-tchin (gouverneur de province). Bientôt après, il usurpa l’empire des Thang, et établit sa cour à Pien-liang. C’était un homme débauché et sans principes ; il fut tué par son fils Yeou-koueï. Un autre fils de Thaï-tsou, Sun-wang, tua Yeou-koueï et s’empara du trône. Cette dynastie, qui compte deux générations, régna dix-sept ans, et fut détruite par les Thang postérieurs (Heou-thang).

La deuxième s’appelle la dynastie des Thang postérieurs (Heou-thang). Tchoang-tsong, nommé Li-t’sun-tsouï, dont le nom de famille est Tchou-sie, était originaire du pays de Cha-t’o. Un de ses ancêtres, ayant rendu des services à la maison des Thang, avait reçu d’elle le nom de famille Li (surnom des Thang) et avait été nommé prince de Tsin. Tchou-chi, qui avait usurpé le trône des Thang, avait une haine héréditaire contre les Tsin. Il détruisit la dynastie des Liang et devint maître de l’empire. Mais, comme il était adonné au plaisir, il perdit bientôt le pouvoir suprême. Li-sse-youen, qui avait été élevé par son père, le remplaça sur le trône ; il régna sous le nom de Ming-tsong. Celui-ci eut pour successeur son fils Min-ti ; mais Wang-ts’ong-kho son fils, qu’il avait élevé, lui enleva son trône.

Cette dynastie, qui compte quatre générations, régna quinze ans, et fut détruite par les Tsin postérieurs (Heou-tsin).

La troisième dynastie est celle des Tsin postérieurs (Heou-tsin). Kao-tsou, nommé Chi-king-thang, gendre de l’empereur Ming tsong, emprunta les troupes des Liao et détruisit les Thang. Il eut pour successeur son fils Thsi-wang, qui fut renversé par les Liao. Cette dynastie, qui compte deux générations, n’eut que dix ans de règne.

La quatrième est celle des Han postérieurs (Heou-han). Kao-tsou, nommé Lie-tchi-youen, chassa les Liao et remplaça les Tsin. Il eut pour successeur son fils, Yu-ti, qui, après avoir fait périr les

  1. Les Chinois appellent souvent brigands (en mandchou, koulakha) les ennemis, les séditieux, les adversaires du gouvernement.