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ANDRÉ



Joseph Marteau.

— C’est juste. À demain donc. Vous y viendrez avec nous, mademoiselle Geneviève ?

— Oh ! je ne sais, dit-elle avec un peu d’embarras. Je crois que je ne pourrai pas. Je ne vous suis pas moins reconnaissante, monsieur.

— Allons ! allons ! voilà tes scrupules, Geneviève, dit Henriette. C’est ridicule, ma chère. Comment, tu ne peux pas venir avec nous quand les demoiselles Marteau y viennent ?

— Ces demoiselles, lui dit tout bas Geneviève, sont sous la garde de leur frère.

— Eh ! mon Dieu ! dit tout haut Henriette, tu seras sous la mienne. Ne suis-je pas une fille majeure, établie, maîtresse de ses actions ? Y a-t-il n’importe où, n’importe qui assez malappris pour me regarder de travers ? Est-ce qu’on ne se garde pas soi-même d’ailleurs ? Tu es ennuyeuse, Geneviève, toi qui pourrais être si gentille ! Allons, tu viendras, ma petite ! Mesdemoiselles, venez donc la décider.

_ Oh ! oui ! oui ! Geneviève, tu viendras, dirent toutes les petites filles ; nous n’irons pas sans toi. »

Justine, l’aînée des filles de la maison, passa son bras sous celui de Geneviève en lui disant :

« Je vous en prie, ma chère, venez-y. » Et elle ajouta, en se penchant à son oreille : « Vous savez que je ne puis causer qu’avec vous.

_ Eh bien ! j’irai, dit Geneviève toute confuse, puisque vous le voulez absolument.

— Comme vous êtes aimable ! dit Justine.

— Oh ! ne vous y fiez pas ! s’écria Henriette ; voilà comme elle fait toujours. Elle promet pour se débarrasser des gens, et au moment de partir elle trouve mille prétextes pour rester. C’est une menteuse ; faites-lui donner sa parole d’honneur.

— Allez-y mon enfant, dit madame Marteau à Geneviève. Je ne puis y aller ; sans cela je vous accompagnerais. Mais, si vous êtes obligeante, vous me remplacerez auprès de mes petites. Joseph est un grand fou, ces demoiselles-là sont un peu étourdies : elles s’amuseront, elles danseront, et elles feront bien ; mais pendant ce temps les petites filles pourraient bien se jeter dans ce vilain Château-Fondu. Vous, Geneviève, qui êtes sage et