l’humeur parce que, voyant que j’allais être seul toute la journée et m’ennuyer dans un endroit qui n’est guère beau, j’ai demandé à monsieur si nous y resterions longtemps.
— Pourquoi me demandez-vous cela ? qu’il m’a dit d’un air indifférent.
Je me suis enhardi à lui dire que c’était pour pouvoir recevoir des nouvelles de ma famille, et que, si je savais où nous allions, je donnerais mon adresse à ma femme.
— Tiens, monsieur Comtois, qu’il a dit, vous êtes marié ?
— Oui, monsieur le comte, que je me suis hasardé à lui répondre.
— Pourquoi m’appelez-vous monsieur le comte ?
Et alors moi :
— C’est par l’habitude que j’avais avec mon ancien maître. Si je savais comment je dois parler à monsieur…
— Et vous avez des enfants peut-être ?
— J’en ai trois, deux garçons et une demoiselle.
— Et où est votre famille ?
— À Paris, monsieur le marquis.
— Pourquoi m’appelez-vous monsieur le marquis ?
— Parce que mon avant-dernier maître…
— C’est bien, c’est bien, qu’il a dit, je vous apprendrai où nous allons quand je le saurai moi-même.