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de ma petite ville. Je rêvai là aussi de nos belles prairies, de nos foins parfumés, de nos petites eaux courantes et de la botanique aimée autrefois, que je ne pouvais plus observer que sur les mousses limoneuses et les algues flottantes accrochées au flanc des gondoles. Je ne sais dans quels vagues souvenirs de types divers je fis mouvoir la moins compliquée et la plus paresseuse des fictions. Ces types étaient tout aussi vénitiens que berrichons. Changez l’habit, la langue, le ciel, le paysage, l’architecture, la physionomie extérieure de toutes gens et de toutes choses ; au fond de tout cela, l’homme est toujours à peu près le même, et la femme encore plus que l’homme, à cause de la ténacité de ses instincts.

GEORGE SAND.

Nohant, avril 1851.