Page:Sand - Antonia.djvu/247

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peux agir ici de manière à contenter tout le monde. Ça dépend de vous !

— Jamais, s’écria la marquise indignée ; vous êtes un fou et j’ai honte d’avoir accepté vos services !

Elle sortit, oubliant son notaire, et Antoine resta interdit, le sourcil froncé, plongé dans une méditation mystérieuse, le visage tourné vers la porte.

— Ils s’entendaient contre moi, dit Julie tout bas à Marcel ; à présent, que vont-ils faire ?

— Prenez patience, répondit Marcel, je crois que je devine.

Il n’eut pas le temps de s’expliquer davantage. M. Antoine sortait de sa rêverie, et, s’adressant au notaire :

— Eh bien, lui dit-il, où en sommes-nous et que décidons-nous ?

— Quant à moi, monsieur, répondit le notaire, qui serrait ses papiers et cherchait ses lunettes, ce qui vient de se passer entre la marquise et vous, est lettre close. Ma cliente paraît renoncer au but qu’elle poursuivait, j’attendrai de nouveaux ordres de sa part pour me mêler de cette affaire.

— C’est donc à nous deux ? dit M. Antoine à Julie tandis que le notaire opérait sa sortie.

— Non, monsieur, répondit-elle en lui montrant Marcel, je vous demande la permission de vous laisser ensemble.

— Pourquoi ? dit Antoine d’un air étrangement navré en faisant le geste de la retenir, mais sans oser