eucharistique pourrait-il empêcher, selon vous, le miracle de s’accomplir, et sa messe serait-elle nulle ? C’est M. Costel qui vous a fait faire votre première communion, et vos pâques ensuite. L’instruction religieuse qu’il vous a donnée était-elle conforme au catéchisme qu’on lui prescrivait de vous enseigner ? et le sacrement qu’il vous a administré peut-il être pour vous non avenu ?
— Certainement non, et l’Église nous permet de croire bon tout acte religieux régulièrement accompli. Pourtant, si l’évêque croyait M. Costel athée, il l’interdirait tout de suite.
— Aurait-il raison ?
— Oui, s’il craignait que le pasteur n’enseignât l’athéisme à ses ouailles.
— Mais, s’il était avéré et constaté qu’il ne le fait pas, et que son enseignement est conforme au programme exigé ?…
— Alors, l’évêque n’aurait rien à dire, j’en conviens, et ce serait à Dieu seul de juger la conscience du prêtre en désaccord avec sa fonction.
— J’aime à vous entendre raisonner serré, ma chère Lucienne, et je vais vous répondre ; mais nous écarterons M. Costel de la question. M. Costel croit en Dieu et à l’Évangile, voilà ce que je puis vous affirmer. Il aime le christianisme plus qu’aucune autre religion, bien qu’il soit tolérant envers