Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/281

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Après lui avoir fait refermer cette porte, M. de Malaval, redressé à chaque instant par M. Barthez, vint à bout de nous apprendre qu’il avait reçu dans l’après-midi la nouvelle de la mort du marquis de Valangis, nouvelle officielle, rédigée par l’avocat de sa famille, M. Mac-Allan. Mon père était mort dans sa propriété du Yorkshire, par suite d’une chute de cheval à laquelle il n’avait survécu que deux heures, sans recouvrer l’usage de ses sens. Ainsi je ne pouvais même pas me flatter qu’à son heure suprême il eût eu une pensée pour moi.

— Chargés d’apporter cette triste nouvelle à votre bonne maman, me dit M. Barthez, nous n’avons pas voulu le faire sans les ménagements convenables. À son âge, de pareilles crises sont dures à supporter. Nous allons donc nous retirer sans qu’elle nous voie, et c’est à vous, mes chers enfants, avec l’aide de l’abbé Costel et de la digne madame Jennie, de la préparer peu à peu. Vous choisirez le moment de santé convenable. Mettez-y quelques jours s’il le faut ; rien ne presse absolument. Pourtant j’ai des raisons pour vous dire, Lucienne, que je voudrais pouvoir causer avec elle avant la fin de la semaine. Arrangez-vous pour qu’elle sache alors l’événement.

Comme nous les reconduisions, M. de Malaval,