Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/14

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jusqu’après nous être bien consultés ensemble.

M. Mac-Allan entrait avec Frumence dans le parterre. J’allai les recevoir. M. Costel venait à pied derrière eux. On l’attendit, et la conversation, d’abord oiseuse et gênée, alla bientôt droit au fait.

— Avant de vous découvrir nos forces, dit M. Barthez à M. Mac-Allan, nous voudrions bien savoir le motif de la guerre que l’on nous déclare. Je sais, monsieur, que vous prétendez fort gracieusement nous apporter la paix ; mais vos offres courtoises sous-entendent nécessairement une menace, et votre loyauté ne voudra pas nous en laisser ignorer la cause. Je comprendrais jusqu’à un certain point que l’on attaquât le testament qui favorise mademoiselle de Valangis au préjudice de ses frères et sœurs consanguins ; mais qu’on lui conteste son nom, c’est une preuve d’hostilité personnelle que rien ne motive et qui doit nous être révélée.

— C’est pourtant ce que je ne veux pas faire maintenant, répondit M. Mac-Allan avec une douceur d’intonation qui n’ôtait rien à la fermeté de sa réponse. S’il y a des motifs d’hostilité, ce que je n’avoue point, je n’en rechercherai avec vous la cause qu’autant que je m’y verrai absolument forcé. Je vous répète, monsieur, que mon rôle est celui de conciliateur, et que je viens ici examiner