Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que je n’approuvais pas ! Il y avait trop de dangers et trop de choses à débrouiller. Vous savez bien qu’Anseaume est fou ?

« — Vous dites que mon mari est fou ?

« — Ça le prend comme ça de temps en temps, et, à force de vouloir du nouveau, il fait plus de vieux que de bon.

« — Voyons, dites-moi la vérité : où est-ce que cette bohémienne avait pris l’enfant ?

« — Je sais bien d’où l’enfant vient ; mais, si c’est la bohémienne ou Anceaume qui l’a pris, je ne sais pas.

« — Mais quelle était son idée ?

« — L’idée de le reporter dans quelque temps, comme s’il l’avait trouvé et sauvé, afin de se faire payer cher. Il disait une chose et puis une autre. Tantôt il voulait le reporter tout de suite, mais il avait peur d’être pincé ; tantôt il voulait écrire sans signer et se faire donner d’avance une grosse somme ; mais il ne se fiait pas à la bohémienne, et je ne voulais pas me mêler de ça. En attendant, l’enfant n’allait pas bien, et il avait peur de le voir mourir en chemin. Ça m’inquiétait aussi, car on faisait des recherches assez loin, et j’ai lâché Anseaume à Valence, sur le Rhône. Je l’ai retrouvé au bout de trois semaines qui arrivait à Paris. Il ne voyageait pas vite et n’allait pas tout droit, afin