Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/313

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saviez lié avec Mac-Allan, mais j’ai à vous le présenter comme mon meilleur ami. Je l’ai connu il y a trois ans, après la mort de mon père. Il ne me parla pas de vous alors, je ne pouvais rien pour vous, j’étais un enfant : il crut ne devoir pas me mettre en lutte avec ma mère ; mais, aussitôt que j’ai été libre, c’est lui le premier qui m’a dit : « Vous avez une sœur digne de respect et de tendresse. On l’a méconnue et froissée ; peut-être ne voudra-t-elle rien accepter de vous. Laissez-moi vous racheter son patrimoine. Peut-être l’acceptera-t-elle de nous deux, car moi aussi, j’ai été méconnu par elle ; mais j’ai la certitude de reconquérir son estime et sa confiance. » Nous sommes donc venus ensemble ici, et nous allons vous supplier à genoux d’y rester, s’il vous faut une réparation du tort qu’on vous a fait, et contre lequel nous protestons l’un et l’autre.

Édouard me parlait avec tant de sincérité et une amitié si touchante, que je ne sus le remercier que par mes larmes. Jennie le prit à part, et au bout d’un instant je me trouvai seule avec Mac-Allan. On voulait une prompte explication entre nous. Je me sentis embarrassée ; il me semblait maintenant que j’étais coupable envers lui et qu’il ne l’avait jamais été envers moi.

Il vit mon trouble et le comprit.