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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/43

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moiselle Lucienne de Valangis, des circonstances que l’on pourra faire valoir ; mais elle est absolument dénuée de preuves sur ce point capital. Vous passerez peut-être des années à faire chercher deux témoins que vous ne pourrez jamais retrouver, un flibustier pendu probablement à la vergue de quelque navire, et une bohémienne que vous ne reconnaîtriez même pas, vous l’avez déclaré vous-même. L’acteur principal du drame est mort, cela est constaté, sans vous laisser une preuve, un écrit, un gage quelconque. Tout l’état civil de mademoiselle Lucienne repose donc sur le fait de quelques signes extérieurs que sa grand’mère a cru reconnaître, une ou deux petites marques sur l’épiderme, une légère nuance dorée que je distingue et que je ne refuse pas d’apercevoir au milieu de sa chevelure sombre ; mais, en vérité, ses amis et ses conseils peuvent-ils penser que des signes si médiocrement particuliers, joints à l’illusion d’une tendre aïeule et au témoignage d’une seule personne véridique, mais vaguement renseignée, trompée peut-être, et en tout cas dans l’impossibilité de faire apparaître l’auteur de la révélation qui a motivé sa croyance, je le demande à l’homme de loi qui nous écoute, au médecin qui sait par quelles transformations passe un enfant d’un an à quatre, aux personnes