Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/44

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qui savent ce que c’est que la réalité, la notoriété, la certitude dans les faits de la vie humaine, je le demande à mademoiselle de Valangis, qui a toutes les apparences de la raison et de la loyauté, je le demande enfin à vous-même, madame Jennie, à vous qui êtes assurément une personne au-dessus du vulgaire, un esprit remarquablement droit et suffisamment éclairé : croyez-vous que votre témoignage et vos preuves puissent servir à quelque chose ?




XLV


Un silence de consternation succéda au discours de Mac-Allan. Jennie seule résista au découragement.

— Oui ! dit-elle avec énergie. Je crois qu’à la vérité la vérité doit suffire. Qu’on nous donne du temps ! Je chercherai, moi. Personne ne sait si le contrebandier est mort. Il est peut-être vivant. J’ai passé dix ans avant d’avoir une preuve de la mort de mon mari et je l’ai enfin acquise. Je ne sais pas le nom de ce contrebandier ; mais j’ai reconnu une fois sa figure, pourquoi ne la reconnaîtrais-je pas une