Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/48

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songez à entreprendre ne peut que rendre impossible une transaction avantageuse, j’ose dire brillante, pour la personne que vous aimez. Vos recherches peuvent durer longtemps, et, pendant qu’elles dureront, quel sera le sort de mademoiselle Lucienne, réduite à la portion congrue, privée de votre compagnie et abandonnée seule à des luttes pénibles, sans parler des dangers que court une jeune personne isolée et sans protection dans le monde ?

— Vous vous trompez, monsieur, dit sèchement Marius ; ma cousine aura la protection de ses parents, M. de Malaval et moi.

— Votre protection est bien jeune, monsieur, répondit l’avocat, et celle de M. de Malaval ne pourra être que gratuitement généreuse. Résisteront-elles l’une et l’autre à la certitude plus ou moins prochaine d’un devoir purement chimérique ?

Je ne sais ce que Marius allait répliquer, lorsque l’abbé Costel, qui n’avait encore rien dit ni rien fait paraître de ses impressions, prit la parole avec une certaine vivacité enthousiaste.

— Vous ignorez, monsieur, dit-il à Mac-Allan, que M. Marius de Valangis est le fiancé de mademoiselle de Valangis, et qu’elle n’a pas besoin des concessions de sa belle-mère pour conserver le nom qu’elle porte. Si elle le perd, elle est sûre de