leversée ce matin, quand j’ai rencontré cet Anglais ; mais, depuis que j’ai entendu lire ton histoire et la mienne, j’ai bien du courage, va. ! Ah ! plût au ciel que je fusse ta fille ! j’en serais fière.
— Ne dites pas cela ! vous ne seriez pas la petite-fille de votre bonne maman !
— C’est vrai, je lui dois de tenir à son nom, qu’elle m’a rendu avec tant de confiance, et tout mon orgueil doit être d’appartenir à cet ange de bonté. Quant aux titres, je m’en moque comme elle s’en moquait.
— Bien ; mais son nom doit vous être sacré : vous ne pouvez pas le vendre. Qu’on vous l’arrache si on veut et si on peut, mais qu’il ne soit pas dit qu’on vous l’a acheté !
— Ah ! ma chère Jennie, m’écriai-je, tu as lu dans mon cœur ; voilà mon intention bien arrêtée, et, si je n’ai pas maltraité M. Mac-Allan comme l’a fait l’abbé Costel, c’est parce que je ne veux pas avoir l’air d’agir avec dépit et de provoquer des scandales. Et puis il faut absolument, Frumence l’a dit et il a raison, que je découvre pourquoi l’on me persécute.
— Si on vous hait, c’est à cause de votre grand’mère, dont on n’a pas pu se venger pendant sa vie ; mais je ne vois pas encore la persécution : ce n’est qu’une affaire de vanité. On aura su que vous deviez épouser Marius.