Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/65

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n’a pas eu de tentations. Il n’a rien à voir dans le monde, le monde ne viendrait pas au-devant de lui. Votre cousin, que je ne veux pas vous voir épouser par respect humain, mais qui mérite peut-être de rester votre ami, est entouré d’exemples d’ambition, de mauvais conseils peut-être…

— Parlons de Frumence. Pourquoi n’as-tu pas d’amour pour lui ?

— Et pourquoi voulez-vous que j’aie de l’amour, vous qui condamnez l’amour comme une folie ? Souffrez, petite, que je sois aussi raisonnable que vous.

Il se faisait tard, j’étais fatiguée, et je savais que, sur certains sujets de conversation, l’épanchement de Jennie se fermait comme un livre.




XLVIII


Le lendemain, à midi, je fus étonnée de voir arriver M. Mac-Allan à pied.

— Je ne viens pas de Toulon, me dit-il. J’ai pensé que ce serait trop loin pour conférer souvent avec vous et que je perdrais mes heures et mes yeux dans la poussière des chemins. J’ai ac-