Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/66

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cepté le seul gîte qui existe dans votre voisinage et l’hospitalité du docteur Reppe.

Un léger froncement du sourcil de Jennie me fit comprendre que notre adversaire s’était placé sous la main d’un ami bien froid, lequel avait une amie bien peu sûre. Instinctivement, je demandai à M. Mac-Allan s’il avait fait connaissance avec madame Capeforte.

— Oui, me répondit-il sans hésiter. Pour mes péchés, j’ai passé ma soirée avec cette personne mielleuse et son étonnante fille.

— En quoi trouvez-vous Galathée étonnante ?

— En tout ; mais ce n’est pas pour parler d’elle que je viens vous importuner de ma visite, c’est pour me mettre à vos ordres.

Jennie sortit sans affectation. Elle espérait que, seul avec moi, M. Mac-Allan me révélerait plus volontiers ce que Frumence m’avait conseillé de lui faire avouer ; mais j’avais affaire à forte partie, et j’étais incapable de diplomatie. L’impénétrabilité de M. Mac-Allan était à l’abri de toute insinuation comme de toute sommation, et le pis, c’est qu’il semblait ne mettre aucune finesse dans son jeu.

— Pourquoi, me dit-il après bien des questions inutiles de ma part, voulez-vous pénétrer les motifs de la marquise de Valangis ? Je n’ai pas mission de m’en expliquer avec vous. Nous devons nous