Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/71

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demande de me les accorder. Je vais faire mon possible pour modifier la douloureuse position qui vous est faite, et j’espère revenir officiellement avec des paroles que vous pourrez agréer.

— En huit jours, lui dis-je, vous n’aurez pas reçu ici, au bout de la France, une réponse d’Angleterre.

— C’est possible, mais j’aurai écrit, et, quand j’aurai écrit, je me servirai peut-être de mes pleins pouvoirs. Avant que je vous quitte, voulez-vous me permettre de voir un lieu très-étrange et très-pittoresque que l’on m’a dit faire partie de l’enclos de Bellombre ?

— C’est la Salle verte, lui répondis-je. Je vais vous y conduire ; car il y a beaucoup d’eau en ce moment, et l’endroit est dangereux pour qui ne le connaît pas.

— Non, permettez-moi de prendre un guide.

— Vous n’en trouverez pas à cette heure-ci.

— Alors, je dois renoncer… Croyez qu’il me faut du courage, car une promenade avec vous est une vive tentation pour moi ; mais vous me trouveriez bien grossier si j’acceptais, n’est-ce pas ?

— Nullement, puisque je m’offre à vous conduire.

— Alors, je cède.