Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/76

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votre pied droit d’abord ici, votre main droite à cet anneau de fer où je mets la mienne ; ne le lâchez que quand votre main gauche aura saisi la branche que je tiens, n’ayez pas de distraction et comptez, en cas de glissade, sur vos mains plus que sur vos pieds.

Je passai lestement comme quelqu’un qui en a l’habitude, et M. Mac-Allan me suivit en souriant. Il fut ravi de la Salle verte et parut d’abord ne songer qu’à en admirer la fraîcheur et le pittoresque ; mais je vis bien qu’il examinait la localité comme un juge d’instruction qui procède à une enquête.

— Je sais à quoi vous pensez, lui dis-je. Vous n’êtes pas sans avoir ouï dire que c’est ici que j’ai été ramenée à ma grand’mère, et vous vous demandez comment une femme âgée a pu y descendre. Il m’est très-facile de vous le dire. Quand l’eau est basse, on marche sur le sable, et on vient par le sentier très-praticable que vous voyez en face.

— Je vous remercie de ce renseignement, répondit Mac-Allan avec calme, et j’en veux profiter dans l’intérêt de la vérité. Si vous le permettez, je vais lever à vue d’œil le plan de cette localité.

Il tira un carnet de sa poche et y traça rapidement quelques lignes ; après quoi, il reprit :